Raffale de vent

Publié le par charlimagine

Vent d'ouest



La lande vide, esseulée paresse
Froide, elle gît là, sans âme, sans liesse
Elle attend qu’une ombre la caresse
Pour que ses herbes jaunies renaissent
De ses entrailles noires qui s’assèchent.

Viennent des nuages ébène qui lèchent
De leurs langues fougueuses et épaisses
L’horizon noirci à senestre.
L’azur revêt alors sa veste
Teintée d’iode, doublée de zéph.

La presqu’île divine offre sa nef
Au ciel dans sa tenue de fête
Fébriles, les tiges oscillent la tête
Quand il l’effleure d’un geste.
La prairie s’extirpe de sa sieste.

Poussé, l’air doux, lui adresse
Un bien timide signe de tendresse.
Réponse à l’appel de détresse,
Les tiges avec délicatesse
S’écartent, le souffle alors s’empresse.

Il s’engouffre, va et vient sans cesse
La lande à l’abandon se laisse
Onduler par l’houleuse ivresse.
Gonflés par la pluie qu’ils déversent
Soudain les nuages lourds s’affaissent

Repues de la cinglante averse
Le pistil gorgé de promesses,
Les herbes lasses vacillent, se redressent.
Âme fugace de la voute céleste
Ce soir a soufflé le vent d’ouest.

Publié dans Charlidées

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article