La boulette!

Publié le par charlimagine


La Saint Valentin vient de nous offrir son florilège de produits pour entretenir sa clientèle: le couple!

De la cuisine à la chambre à coucher, de cours de danse en jouissances, le couple reçoit tous les conseils avisés d'une presse commerciale. A un c'est bien, à deux c'est mieux...c'est ce qu'on nous dit, c'est ce qu'on nous répète, comme si le célibat ne pouvait pas être assumé, toujours subi et contraint...c'est pas faux...Qu'est ce que je n'ai pas compris? Les relations humaines sans doute, plus particulèrement celles qui mélangent les genres...

Oui, j'avoue sans honte que je traine régulièrement sur des sites de rencontres...puisqu'apparemment pour vivre heureux, il faut vivre à deux...Le constat de ces échanges virtuels me laissent perplexes...A trop vouloir parler, on ne se dit plus grand chose disait le groupe "Beautés vulgaires" dans une de ses chansons, je ne peux qu'approuver!
Phrases stéréotypées, vocabulaire étriqué pour arriver au but sacré, trouver sa moitié..."coucou, ca va, réponds moi stp", c'est un peu court jeune homme pour prétendre rompre ta solitude avec moi...

Alors un soir, je me suis laissée inspirer par un  "écris moi" plus original qu'un autre:

"La nuit était tombée depuis un bon moment ce soir là, j'errais depuis des heures derrière un écran, blafarde, enivrée d'un sinistre sentiment de solitude. Alors que j'allais m'abandonner à Morphée, lasse et blasée, un petit bruit sec m'incita à écarter le store de la chambre, offrant ma face à la lune voilée.. Accueillie par le silence, je soupire, mes yeux tombent...Dans leur chute, ils croisent un bout de papier,humide, transpirant toute l'encre de ses lignes rabougries. J'entrebaille la fenêtre pour laisser entrer la cocotte enrhumée.Le courant d'air la fait éternuer, elle se déplie et étale sa plume suintante...Dégouline d'une pointe feutrée son message...Ecris moi...

Ecris moi...je répète ces mots, mais qui écris ça à moi?"
 
"Ecris, toi...un peu de toi...pour lui..." crie ma conscience défaillante. Me voilà à plonger la mine vaillante dans un bain de mots louches que ma bouche invente, le crayon se couche sur la page blanche et à la pointe de l'envoi, touche ma curiosité débordante!


A peine ai-je fini que le papier froissé prend forme d'avion, sans ailes...jeté par la fenêtre, l'élan le transforme en OVNi...l'avion vole sans pilote, comment rattraper la boulette et signer Charlotte."


Publié dans radio miroir

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