Lettre à Lara
Chère Lara,
10 ans…déjà !
Que le temps passe vite…Et voilà que l’air de rien, cela fait bientôt dix ans que je te connais…Dix ans que je suis tes pérégrinations au travers le monde…Des pyramides d’Egypte aux quais de Venise, des toits de Londres à la jungle amazonienne, tes exploits m’ont toujours impressionné…Des soirées, que dis-je des week-end entiers, je suivais tes aventures sans répits, allant même jusqu’à oublier de manger pour ne pas perdre une miette de tes voyages au travers des époques et des civilisations.
Ah j’avoue que je n’ai pas toujours été tendre avec toi…Je me suis parfois emportée, agacée par tes maladresses…euh mes maladresses…Plus d’une fois, je t’en ai voulu d’avoir sorti des pistolets automatiques en te voyant franchir un ravin lestement… « Mais dis donc, n’as-tu don jamais réalisé que tu ne pouvais pas t’accrocher à la paroi qui te faisait face…une fois tes armes sorties ? »…En ta présence, j’ai toujours eu tendance à devenir vulgaire :Tes minauderies pour ne pas avoir à escalader des kilomètres d’échelle, à franchir des couloirs piégés, à affronter un banal T-Rex m’exaspéraient… j’en ai donc décrété que tu étais la reine des « …asse » : « Pétasse, grognasse, connasse, pouffiasse… » et j’en passe !
Pendant de longues heures de négociations, je m’évertuais à te convaincre de sauter agilement un ponton incas à quelques 200 mètres virtuels de haut, te rattrapant aux bords du gouffre avant de tuer 3 ou 4 gorilles, rien de bien difficile pour toi, jusqu’à que je rencontre ce maudit pixel rebelle, passage obligé (millimétré) sans lequel tu ne pouvais effectuer tes acrobaties…venant à bout de ma patience légendaire (… évite de sourire en lisant ça STP!)
Alors pour me défouler, je te suicidais régulièrement : noyée, brûlée, asphixiée, je ne t’ai pas épargné…Mais mon suicide préféré a toujours été le saut de l’ange…Quel soulagement de te voir lamentablement t’écraser au sol dans un « spoc » macabre après un si gracieux envol !
Il est vrai que ces derniers temps, nous nous sommes éloignés, nos rencontres furent plus sporadiques, plus brèves…Ne m’en veux pas, je n’ai rien contre toi, mais tout le monde change. Pourtant, tous ces souvenirs me font sourire: malgré tes caprices, malgré mon impatience, c’était néanmoins le bon vieux temps…Et oui, dix ans, déjà !
* F5 est la touche de sauvegarde automatique dans les jeux TR sur PC