Halte, papier!
Papier, recyclé s’il vous plaît…
De journaux en magazines, de post-it en prospectus, le papier transite quotidiennement entre nos mains. En Europe, on constate une consommation moyenne de papier de 190kg/ an/habitant ! L’environnement paye un lourd tribut à ce besoin : Les forêts anciennes s’étiolent tandis que nous croulons sous les paperasses…
La France fait partie des nations les plus consommatrices de bois destinée à l’industrie papetière : 70 kg de papier par an pour un employé de bureau…C’est énorme sachant qu’il faut 2 à 3 tonnes de bois (17 hectares environ) pour produire une tonne de papier, à cela, il faut ajouter le millier de litres d’eau qu’implique la fabrication et le blanchiment et le pétrole pour le transport (bois principalement importé du Canada et de Russie). En privilégiant l’archivage électronique des données et en centralisant les informations dans une salle pour le personnel plutôt que de multiplier les feuilles par service, chaque entreprise ferait déjà des économies non négligeables et s’obligerait à mieux cibler ses informations.
Néanmoins il existe une alternative : le papier recyclé. Il pâtit d’une mauvaise image liée aux aléas du manque de technicité de ses débuts :
- prix soit disant excessif
- plucheux et poreux, dommageable pour les machines (photocopieurs et imprimantes)
- couleur grisâtre-beige…
Ces arguments obsolètes tendent doucement à disparaître. Des initiatives incitent le public et les entreprises à s’intéresser au sujet.
Aussi, soulignons l’initiative durable du très engagé organisme « Greenpeace » qui avec son opération « Plumes vertes » encourage le monde de l’édition à publier des ouvrages en papier recyclé ou label« FSC » (Forest Stewarship Council)
On parle de papier recyclé dès que 50% des fibres proviennent de papier ou carton de récupération. Il faut une tonne de papier de récupération pour produire 900 kilos de papier recyclé (rendement meilleur que celui de l’industrie papetière classique). La production d’un papier 100% recyclé économie 90% d’eau et près de la moitié d’énergie comparée à une production de papier blanchi classique !
De plus, cela va de paire avec une modération du volume des déchets qui va à l’incinérateur…
Néanmoins la fabrication de papier recyclé exige une injection régulière de fibre vierge, au-delà de 2 à 5 cycles de récupération, les fibres se détériorent et ont tendance à raccourcir…
Le label FSC, quant à lui, provient de la gestion raisonnée du bois.
L'affaire revêt une telle importance qu’elle entre dans l’hémicycle parlementaire, puisque le 21 septembre dernier, le ministre de l’intérieur répondait au député Yves Detraigne ceci :
On ne peut que se féliciter de cette décision, il ne reste qu’à espérer que chaque parti en fera tout autant pour diffuser son projet de campagne.